Discours de Caroline Leterme pour l'inauguration de la roulotte le 18 septembre 2016

Bonjour à tous !

Merci pour votre venue, à l’occasion de la fête d’inauguration de notre roulotte ! Cette fameuse roulotte, qui a été rénovée grâce à un financement participatif, à hauteur de 2.760 €, avec la participation d’une septantaine de donateurs. Grâce aussi aux nombreux parents, participants au projet, qui ont mené à bien tout le chantier : pendant un an, il a fallu tout refaire, c’était un fameux boulot – et on peut dire que le résultat est plus que réussi !

On n’a pas de registres à On décolle ! : on y va et on y vient… Mais on peut dire qu’en deux ans d’existence, des dizaines de familles sont passées par ici : il y a ceux qui viennent une fois, ceux qui viennent chaque fois, ceux qui viennent plic ploc, ceux qui viennent quand il fait beau, ceux qui viennent et reviennent, ceux qui viennent et ne viennent plus… chacun peut trouver sa place !

A vous tous, donateurs, parents, amis : aujourd’hui, on vous dit un immense MERCI, merci pour la concrétisation d’un rêve. Car l’aventure d’On décolle ! démarre par un rêve, il y a bientôt quatre ans, de créer un lieu de bienveillance et de jeux libres pour les enfants. Et, il y a deux ans exactement, commençaient les sorties en forêt à Royompré.

Alors, comment construire un discours qui soit le reflet de notre aventure, de ce qui se vit ici à Royompré, chaque semaine ou presque ? J’ai choisi de demander aux autres parents de m’envoyer trois mots qui, pour eux, caractérisent On décolle ! Et voici les résultats :

Pour une part, les mots cités touchent à la nature : environnement naturel, terre et nature – c’est effectivement un incontournable de Royompré, cet environnement fabuleux dans notre belle région, qui nous accueille, saison après saison, dans tous ses possibles…

Possibles : est aussi un mot cité, comme découvertes, émerveillement ou encore aventure : tout ce qui fait qu’une fois n’est pas l’autre, qu’on aime revenir, sans savoir ce qu’on va à nouveau faire ou découvrir…

Un groupe de mots désigne également tout ce qui a trait au relationnel, aux interactions : on cite la bienveillance, la rencontre, les amis… Oui, c’est évidemment une notion essentielle, un des piliers dans notre projet, la bienveillance et l’importance accordée aux relations humaines, à la rencontre spontanée, non-dirigée.

Deux mots cités ont été soulignés en lettres capitales par celles qui me les ont transmises, et j’affectionne particulièrement ces mots : il s’agit de JOIE et de PLAISIR. C’est, à mes yeux, le plus bel indicateur de réussite de notre projet – que chacun puisse expérimenter, goûter à la joie et au plaisir lors de nos rencontres…

Enfin, j’en viens aux deux mots cités le plus souvent : il y a d’une part « hors du temps » et, le tout grand « gagnant » car ce dernier mot est cité par chaque parent sans exception : LIBERTE.

Effectivement… ce sentiment de vivre des moments « hors du temps », et de liberté, s’est installé, tout naturellement, au cœur de notre projet et de nos rencontres. On peut se demander pourquoi le mot liberté a été à ce point plébiscité, pourquoi on en ressent si fort la présence à Royompré… J’émets, et vous soumets, une hypothèse : n’est-ce pas précisément parce nous en manquons cruellement, dans d’autres structures et d’autres fonctionnements de notre quotidien ? Chaque enfant (fut-il devenu adulte…) n’a-t-il pas le besoin urgent de pouvoir éprouver la liberté, et d’oublier le temps ? De tels moments faits de liberté et d’oubli du temps ne sont-ils pas, pour nous qui sommes devenus adultes, nos plus beaux souvenirs, les plus mémorables de notre enfance ?

Mais… pourquoi ces moments de liberté sont-ils si marquants et importants dans l’enfance ?
Ma conviction est qu’une telle liberté, non pas seulement écrite sur papier mais réellement éprouvée et vécue, dans des lieux comme On décolle !, dans un laps de temps suffisant pour… oublier le temps, justement, une telle liberté permet à l’enfant qui se construit d’expérimenter, elle lui permet de jouer, de tâtonner, de découvrir, elle lui permet d’être soi. Bref, il s’agit, ici comme dans d’autres lieux, d’éprouver « la liberté qui me dit qui je suis » : un besoin fondamental et central pour se construire et s’épanouir, vous en conviendrez !

Pour ma part, mes plus grands bonheurs à Royompré sont, à chaque fois, de voir les enfants évoluer librement et spontanément, et les observer construire un barrage, jouer dans la boue pour fabriquer des gâteaux ou de la soupe, lancer des cailloux dans l’eau, s’élancer 10, 20 ou 30 fois sur le « toboggan » dans les bois… courir, sauter dans les flaques, crier, se réjouir de la neige… Il faut voir le sérieux et l’intensité de ces jeux et de ces expériences ! C’est un vrai fourmillement de découvertes, d’interactions et d’échanges. Pour moi, il s’agit tout simplement des vrais apprentissages, ceux qui font sens, car ils sont concrets, autonomes et informels, guidés par l’enthousiasme et l’intérêt de l’enfant, en interaction avec d’autres. Et, sans nécessairement filtrer ces moments avec des considérations pédagogiques : il s’agit de moments où les enfants peuvent poursuivre librement leur quête de bonheur, simple et immédiat, dans la vie… Et si je me trompe dans cette interprétation : eh bien, au moins, ça aura été de bons moments passés ensemble et de beaux souvenirs pour plus tard… ça j’en suis sûre ! :o)


Enfin, je trouve particulièrement réjouissant d’avoir vu concrétiser tout ceci (la roulotte, les sorties, le groupe, les enfants heureux de venir à Royompré…) dans le seul « cadre » du spontané, de l’élan, du plaisir et de l’autonomie. Du « non-formel » : nous n’avons pas de structure officielle, pas de reconnaissance, pas de subsides, pas de statuts… Ce qui nous guide est la spontanéité, le dialogue, la construction commune et autonome… Bref : « la culture de l’élan ».

Je trouve cela réjouissant car c’est le signe que les innovations et les changements éducatifs sont possibles, dès ici, dès maintenant. On décolle ! prouve que nous pouvons, à notre échelle, mettre des choses en place qui changent réellement la vie de nos gamins et… qui sait ?… qui participeront peut-être à réellement améliorer leur avenir et le devenir de la planète.

Je ne vais pas davantage m’enliser dans un discours plus militant… :o) Je formule donc simplement, pour clôturer, le souhait qu’On décolle ! continue à être le réceptacle de beaucoup de moments de bonheur pour les enfants et leurs parents, et que notre projet puisse continuer à inspirer, au-delà de notre groupe, pour la mise en place d’espaces de liberté et de bien-être destinés aux enfants !

Je réitère nos plus sincères et chaleureux remerciements, à tous les parents et tous les donateurs (présents aujourd’hui ou non), pour leur soutien au projet et la rénovation de la roulotte ! Merci aussi à tous ceux qui ont participé à la préparation de cette fête, en mettant parfois les bouchées doubles… Et longue vie à On décolle !!

Inauguration de la roulotte le 18 septembre!

 Chers amis, sympathisants, contributeurs,

Il y a un peu plus d'un an, nous fêtions la réussite de notre collecte participative (via KissKiss Bank-Bank) pour rénover la roulotte! 

A l'époque, elle ressemblait à ça:

Grâce à vous, nous avons récolté les fonds nécessaires (2.760 Euros!) pour l'achat des matériaux. Toute cette année durant, beaucoup de mains ont travaillé pour donner une nouvelle vie à la roulotte, au terrain et à ce lieu de vie et d'apprentissage hors du commun.

Nous serions heureux de fêter ça avec vous et avons le plaisir de vous inviter à l'inauguration de la roulotte le dimanche 18 septembre! Venez voir comme la roulotte a changé depuis!

Dès 13h30, nous vous proposons une promenade en forêt jusqu'au petit pont de bois au départ du terrain (en face de la ferme).

A 15h30 et jusqu'à environ 17h30 verre de l'amitié et goûter partagé autour de la roulotte sur le terrain. 

Comment nous trouver? L'adresse c'est Royompré, 4845 Jalhay. En venant d'Eupen/Jalhay: dans la vallée, à hauteur du camping tourner à gauche au panneau Royompré. Par l'autoroute E42, c'est sortie Spa, suivre la N629 vers Jalhay. Royompré c'est la rue à votre droite après la déscente par la forêt. Continuer jusqu'à la ferme tout au fond, avant le tournant. C'est ici. Le terrain "On décolle!" se situe sur votre gauche/côté rivière.

Au plaisir de vous voir, de vous rencontrer le 18 septembre à Royompré !

Les enfants et parents d' On décolle!

Les tempêtes d’enthousiasme à Royompré


Cette semaine, c’est stage à Royompré.
La dernière image que j’emporte de notre journée de ce mardi, c’est celle de mes deux enfants qui, à six heures et demie le soir, trempés de la tête aux pieds après une dernière (longue) baignade dans la rivière, s’exclament en remontant vers la voiture : « Pizzaaaaaa !!! » Et s’élancent en courant à sa rencontre, pour une nouvelle fois la caresser et lui parler.


J’associe immédiatement ce moment aux fameuses « tempêtes d’enthousiasme » dont parle André Stern : un enfant de deux ou trois ans ressentirait une tempête d’enthousiasme toutes les deux à trois minutes. Un adulte, quant à lui, ressentirait la même quantité d’enthousiasme… deux à trois fois par an ! Or l’enthousiasme fonctionne comme un engrais pour le cerveau, permettant de favoriser les connexions entre les neurones, donc les apprentissages et leur ancrage durable…  Alors, en cette fin de journée, je me réjouis de voir cette Xième manifestation spontanée d’enthousiasme de mes enfants, après une longue journée à Royompré… Voir et savourer la capacité des enfants à se réjouir, à s’emballer, à courir, à échanger, de manière vivante et entière… des dizaines ou centaines de fois par jour.


La trame, très informelle, des joyeuses journées d’« On décolle ! » permet réellement aux enfants d’exprimer, poursuivre et vivre pleinement leurs élans. Ils vont et viennent en fonction de leurs élans, qu’ils soient provoqués par une interaction, par un objet, par un jeu, par la rivière, par un livre, par quelqu’un qui arrive, par un bout de bois, par l’activité d’un adulte, par le déballage du pique-nique ou encore par Pizza…


« On décolle ! », c’est un espace de liberté, recréé et réinventé à chaque fois. C’est un espace où, comme me le disait si bien mon amie Christel, passée hier après-midi pour la première fois avec sa petite fille, « on oublie le temps ». Oui ! En effet ! A Royompré, chaque semaine, avec les enfants… on oublie le temps. Et c’est tant mieux, c’est essentiel, pour tous les bénéfices qui en découlent, pour tous ces moments où chacun peut expérimenter qui il est vraiment, ce qu’il aime vraiment et ce qu’il veut vraiment faire. Quitte à être (largement) en retard à la maison pour rendre la voiture à son mari :o)


Caro-Spa-des-bois

Le grand nettoyage et d'autres aventures

Le temps n'était pas de la partie, mais l'envie d'être à Royompré était plus forte. Alors on a mis nos bottes, et puis on a couru jusqu'à la roulotte. Deux petites chaises de bois se sont tout de suite transformées en chevaux sauvages explorant les plaines désertes. Tandis que mon fils galopait, je déplaçais, poussais, dépoussiérais ... chaque objet trouvait sa place sans soucis.

On a fait une pause lecture puis Zach est allé me cuisiner quelques crevettes pendant que je continuais l'aménagement de la roulotte. Enfin le soleil est arrivé alors on a pris une corde et nous sommes partis escalader les montagnes "toboggan". Ce ne fut pas facile mais l'ascension s'est bien passée !

Une journée ce n'était pas assez, on était si bien là-bas qu'on a remis nos bottes pour une deuxième session. On a commencé par saluer les vaches et Pizza est venue nous montrer sa blessure (heureusement soignée). Le fermier nous a promis un tour en tracteur une prochaine fois. Nous avons continué la journée en astiquant la caravane, elle est presque comme neuve ! Pendant ce temps, Zach a décidé de se construire un parcours vélo avec quelques planches. Je le voyais concentré sur le projet qu'il s'était fixé. Une fois terminé, il a enfourché son vélo et est parti vivre cette nouvelle aventure, encore et encore et encore.

On a fait une sieste, on était bien, on était à Royompré.


Caro (Theux) Houart

Comment chacun trouve sa place à Royompré…

Une nouvelle fois, j’ai été touchée par l’espèce de « perfection » qui s’est dégagée de notre après-midi – pourtant bien ordinaire – à Royompré. Touchée par ce mélange de liberté et de spontanéité partagées – dans le jeu, les interactions, le pique-nique et les allées et venues de chacun.

Et comme une maman m’a envoyé ce soir un sms de célébration de cette nouvelle après-midi « ressourçante et de joie profonde au bord de l’eau »… Je prends conscience que nous sommes plusieurs à être touché(e)s, et que cela vaut la peine de vous le partager.

Pourquoi de tels moments nous font du bien ? A mon avis (donc ce que je vais étayer dans ce billet), au-delà du ressourcement évident de la nature et du soleil (discret mais quand même là…), il y a le jeu libre des enfants. Le jeu libre des enfants, dans un lieu ouvert (en plein air, ici au bord de l’eau), qui permet à chacun de prendre sa place d’une manière naturelle, spontanée, évidente.

J’étais arrivée la première avec mon fils et sa demi-sœur. Ils se sont rapidement mis au travail de reconstruire un barrage dans la rivière (au même endroit que la semaine dernière). Ils étaient équipés de deux pelles et d’une petite brouette, qu’ils remplissaient de gravillons, puis déversaient pour allonger leur barrage, qu’ils renforçaient sur les côtés par de grosses pierres. Ils se sont occupés ainsi plus d’une heure, en continu, sans relever la tête de leur ouvrage…

Puis Isa est arrivée avec Adam : lui, ses repères au bord de l’eau… ou plutôt dedans sont aussi évidents. Crac, c’est parti pour les pieds dans l’eau et des lancers de pierre – éventuellement en compagnie de Pizza. Pizza ! Le héros de tous les enfants, la chienne de la ferme voisine, qui a une qualité de présence extraordinaire auprès des enfants… qui le lui rendent bien.

Christel, venue l’été dernier avec sa petite (six mois à l’époque), arrive ensuite. Ouf ! Sa petite a grandi d’un demi-mètre et marche à présent. Elle était enthousiaste de tout : l’eau, la boue, les autres enfants, le chien… Elle n’a pas tardé à aller, elle aussi, se baigner.

J’ai particulièrement adoré l’arrivée d’une famille avec trois enfants. Ils viennent pour la troisième fois à Royompré. J’ai vu les deux aînés (sept ans et demi et cinq ans et demi) débarquer de la voiture, elle une pelle et lui une truelle à la main, et tracer une ligne impeccablement droite d’un pas rapide et empressé vers l’endroit du barrage délaissé la semaine passée… Et hop, deux ouvriers de plus sur le chantier, on continue le boulot !

La famille des « Berliner » est ensuite arrivée, ça faisait longtemps qu’on ne les avait plus vus à Royompré. Ils se sont joyeusement fondus dans la troupe, avec sa bonne part d’enfants bilingues (plusieurs sont scolarisés du côté d’Eupen). J’ai vu le papa jouer au ballon avec Adam, construire des canaux avec un autre garçon…

Puis, Flavia avec Aïdan… qui viennent plus ou moins régulièrement… Ni une ni deux pour Aïdan – il faut dire qu’il arrivait au moment du gâteau d’anniversaire de Valentin –, lui aussi trouve sa place sans aucune difficulté, entre jus de pomme, pelle, bord de la rivière, Pizza et autres gamins…

Après ça, notre troupe du jour était complète, et j’ai encore vu plein de choses que j’ai mentalement photographiées, car elles constituent l’essence même du projet « On décolle ! »… La brouette et les pelles passaient de main en main, sans heurts… De plus en plus d’enfants, habillés ou tous nus, se sont retrouvés trempés de la tête aux pieds… Un grand allait repêcher le ballon d’un petit, catastrophé de le voir partir dans la rivière… Un mini-troupeau allait, de gauche, à droite, à là-bas, à ici… Ah oui, et les mamans installées sur la couverture du pique-nique qui échangeaient leurs souvenirs et expériences d’accouchement et d’allaitement. Et on parlait enfants, aussi, (presque) évidemment.

Ce qui m’a frappé dans cette après-midi ? C’est qu’au-delà de la (petite) coordination demandée par ce projet, il n’y a aucune recette pour provoquer de tels moments d’une beauté, d’une joie et d’une harmonie « parfaites ».  Où chacun est le bienvenu, où chacun a sa place, où chacun est heureux d’être là. Dans une mixité d’âges, de langues, de parcours de vie. Il y a avant tout beaucoup, beaucoup d’informel. Il y a une attention aux relations humaines. Il y a une ouverture. Mais… tout cela n’est pas déterminé, codifié, ni entériné. Tout cela se vit. Tout se fait spontanément, très simplement. Et puis… il y a, surtout, les enfants ! Les enfants nous montrent ce qui fait la réussite de ces moments. Ou plutôt, ce sont les enfants qui font la réussite de tous ces moments.

Alors… Laissez aux enfants les rennes de leur temps, de leurs occupations, de leurs jeux… Ne les forcez à rien. Et vous verrez. Vous serez surpris. Vous goûterez peut-être… sûrement… très certainement… au bonheur ressourçant, comme celui qui a imprégné notre après-midi !

 

Caro-des-Bois

Fin d'après-midi à Royompré

Six heures moins dix, ce mercredi. Je suis assise sur le banc rouge tout neuf, le long de la roulotte à Royompré. On est les derniers, mes deux enfants et moi. Je viens de finir de ranger le terrain : mini brouettes, petites pelles et râteaux, seaux, poêle, casseroles, potiquets et autres ustensiles curieusement remplis de boue se reposent à présent dans la caravane. Jusqu'à la prochaine fois...
Méditant sur mon banc, je me dis que je dois quand même vous avouer un truc, après ces presque deux ans de décollages à Royompré. Même si on sort par tous les temps, même si on n'a pas peur du froid, même si on aime bien aussi la pluie pour sauter dans les flaques, même si la neige réjouit les enfants à tous les coups, même si j'ai aimé les averses de grêle dans la sapinière en mars dernier... Eh bien moi, ce que je préfère malgré tout, ce sont les journées ensoleillées et chaudes, comme aujourd'hui. J'adore. J'adore parce que ces jours-là :

  • les enfants se déshabillent franchement, ou plus timidement, partiellement ou complètement, pour se baigner dans la rivière, de la pointe des pieds ou totalement immergés...
  • on a bon de regarder les enfants gratter, remuer, creuser la terre, et y mélanger autant d'eau qu'ils veulent, avant de déguster ensemble leur coulis de framboises, leurs boulettes ou leur soupe...
  • voir un enfant marcher avec ses chaussures ou tomber avec ses habits dans l'eau ne provoque aucune inquiétude...
  • une myriade d'enfants (ils étaient treize ce mercredi) est en déplacement constant entre : le tas de terre, les cuistax (merci le fermier!), la rivière, la caravane, la cour de la ferme, la « plage », les petits veaux, la roulotte, le coin pique nique...
  • un atelier peinture s'organise au milieu du terrain, avec des gouaches particulièrement gentilles mais dont on ne sait pas encore si elles font des taches sur les vêtements...

Bref, j'adore ces jours où le beau temps pète des flammes, parce qu'on atteint alors un degré maximal de moments joyeux, heureux, spontanés et insouciants... et que cela nous fait oublier tout le reste, tout ce qui n'est pas ancré dans l'instant présent partagé avec nos enfants.
Six heures douze. Lykka pieds nus redescend de l'échelle (une longue palette dressée contre la roulotte), elle est allée jeter un oeil au toit et à ma question de savoir comment il est, elle a répondu « comme neuf ! ». Voilà qui va faire plaisir aux ouvriers du chantier, qui ont bien boulotté, et qui devrait aussi réjouir tous nos kisskissbankers : ça veut dire que la petite fête d'inauguration approche...


Et donc, il est temps pour moi de regagner mon foyer... au grand dam de mes enfants. J'ai déjà écrit qu'on reste toujours plus longtemps à Royompré que ce qu'on avait prévu. Et ce soir, j'ajoute que malgré cela, c'est toujours trop tôt pour les enfants, capables d'hurler « nôôôn !!! pas déjà ! », après plus de cinq heures passées là...


Caro-des-Bois-heureuse-de-tout-ça

Un furieux goût de bonheur

Et soudain... Tout était là, sous mes yeux. Tout se déroulait à quelques mètres de moi, dans une grande fluidité, dans une parfaite harmonie, dans un mélange de sérieux et de gaieté.
Tout ce que j'avais osé rêver, il y a quelques années... tout ce que j'avais imaginé, dans l'absolu, offrir aux enfants... Tout ce que j'avais espéré pouvoir un jour contempler.


Alors, j'ai dit à Isa, qui était allongée près de moi sur la bâche noire sur notre lopin de terre à Royompré : « Regarde... regarde Isa ! Comme tout est en place... Comme c'est merveilleux ! »
Alors elle de me répondre : « Ben... Oui... Evidemment ! Oui, c'est tout à fait ça ! »


Et nous avons continué à contempler le spectacle qui s'offrait à voir sous nos yeux émerveillés.
Sur la droite, quelques enfants semaient des graines dans des petits pots, écrivaient leur prénom sur des petits cartons et les plantaient fièrement dans leur petit pot. Ou alors ils n'écrivaient pas leur prénom, ils faisaient un dessin de fleur sur le petit bout de carton. Ou alors ils demandaient à Caro d'écrire « courgette » ou « tournesol » sur leur panneau.
Sur la gauche, deux enfants dessinaient à la craie sur un petit chevalet ; tandis que d'autres tout proches trempaient leurs mains dans de l'eau savonneuse, et frottaient assidûment la caravane (elle brille vraiment, vraiment, maintenant, je vous le garantis...)
Un peu derrière eux, pas loin de la rivière, d'autres encore jouaient au « po-te-pot' ». On y a tous joué, gamins (même si on ne devait pas y donner le même nom), vous vous souvenez ? De la terre + de l'eau + des récipients = de merveilleux gâteaux dégoulinants et tellement alléchants !
Puis, il y en avait encore un au bord de la rivière qui lançait des cailloux dans l'eau... Et je n'ai pas pu voir si un enfant était en train de faire pipi sur la nouvelle toilette, vu que maintenant elle est à l'abri des regards.
Ah oui, dans mon dos, deux gamins étaient juchés sur le tas de terre (les quatre mètres cubes qui attendent d'être étalés sur le terrain) et y jouaient à je ne sais pas quoi, mais ça avait l'air chouette.
Et pour finir, une des plus jeunes faisait la sieste dans sa poussette près de la roulotte.


Puis, évidemment, tout cela était en perpétuel mouvement : un des gamins occupés à dessiner sur le tableau est venu chercher à boire près de nous, en passant pieds nus dans les orties en disant « aïe ! » puis en continuant son chemin... D'autres qui ayant fini la cuisson de leurs gâteaux se sont dits que finalement, eux aussi ils iraient bien planter quelques graines... Celui du bord de l'eau est peut-être venu apporter des cailloux à ceux qui cuisinaient... Et ceux de la colline de terre sont partis à l'aventure plus loin le long du ruisseau, même qu'à un moment un pied a glissé et s'est retrouvé dans l'eau. Pas grave vu qu'il avait des bottes, et même pas grave s'il était mouillé vu qu'on s'amusait.


Quant à la siesteuse, une fois éveillée, elle a voulu aller voir les vaches à la ferme d'en face. Sa maman et quelques autres lui ont emboîté le pas.
Et puis soudain Roger est revenu avec... du café et du chocolat ! Ca aussi, on a adoré:o)
Au milieu de l'après-midi, certains copains sont repartis chez eux, et d'autres nouveaux sont arrivés. Bon, c'était juste un peu perturbant car la maman s'appelait encore une fois... Caroline. Ben, ça nous a bien fait rigoler (quelle épidémie, quand même...) ; de nouvelles amitiés se sont nouées chez les enfants et de nouvelles conversations sont nées chez les adultes. On a fait le plein de soleil, de jeux, de sensations, de pique nique, de papotes, d'expérimentations, d'éclats de rire et de partage de tout ça. Et tout le monde, je pense, a simplement pu se ressourcer en cette après-midi tranquille, naturelle, libre sur un coin de terre, près de notre roulotte, des arbres et de la Hoëgne.

Et pour ceux qui lisent parfois mes petits billets... Vous ne serez pas surpris de lire qu'une nouvelle fois, non seulement j'avais oublié de prendre un appareil photo... mais aussi, surtout, que toute cette après-midi avait un furieux goût de bonheur !


Caro-des-bois-tralala-le-printemps-est-enfin-là !!!
A propos de ce mercredi 4 mai 2016 à Royompré
 

Un dimanche chantier roulotte

Ce dimanche 24 avril, il a neigé...

Mais pas seulement : il y a eu aussi plein de soleil, des averses, de larges éclaircies et de la grêle.

Ce dimanche 24 avril, il y avait "chantier roulotte".

Effectifs réduits... Un papa (grand et fort), deux mamans (papotes et créatives), quatre enfants (joyeux et débrouillards).

Alors, on a fait plein de choses à Royompré ce dimanche par 1 ou 2 degrés :

On a fait un feu dans le brasero, et grillé des tartines dessus.

On a renforcé la structure en bois du toit.

On a joué dans la caravane.

On a ramassé des pommes de pin.

On a arraché un vieux morceau de clôture tout rouillé.

On a pique niqué.

On a déchargé des palettes.

On a doublé la structure métallique des parois de la roulotte.

On a réfléchi à comment remplacer les vitres.

On a fabriqué un banc.

On a dit qu'il était tellement bien, notre banc, qu'on allait le faire breveter.

On a bu un thé au jasmin.

On a fait des jeux de pistes et des chasses au trésor.

On a eu l'idée de fabriquer une planche de WC sur pieds pour les pipis nature des enfants.

On a fabriqué notre idée de planche de WC sur pieds.

On a placé le nouveau banc près du feu.

On s'est un rien reposé.

On a voulu un peu d'intimité pour le WC.

On a donc fabriqué une cabine WC, avec des perches et des parois de bambou.

On a une vue splendide sur la rivière depuis le WC !

On a, malgré cette belle vue, quand même fabriqué une porte pour le WC.

On a écrit des panneaux "LIBRE" et "OCCUPE".

On a même retrouvé un rouleau de papier WC dans la caravane !

On a donc eu tous envie de faire pipi sur le nouveau WC...

On a fait la file pour faire pipi...

On a bien apprécié ce nouveau confort sur le terrain !

On a même dit qu'on pourrait proposer aux promeneurs d'utiliser notre cabine WC pour 1 euro.

On a dix-huit fois regretté de ne pas avoir pris d'appareil photo.

On s'est tout à coup rendu compte qu'il était 16h... 

 

Mince, nous qu'on voulait juste passer une demi-heure, on était finalement restés cinq heures !

Cinq heures passées à vivre, à jouer, à créer, à manger et à s'amuser à Royompré.

On a autant aimé la pluie que le soleil que les averses de neige que celles de grêle.

Et tout ça avait un furieux goût de bonheur : ces bonnes heures d'un dimanche de chantier...

 

Les Caros de Theux et de Spa !

 

NB : Un merci particulier à Gérard... pour tout les "on a fait" et "on a fabriqué" !

Assise au bord de la rivière...

Ce mercredi, en forêt, je me suis assise au bord de la rivière et j'ai observé. Des enfants construire un barrage. Vous croyez qu'ils jouaient ? Vous allez être surpris...
Ils étaient deux garçons (8 et 9 ans) au départ. L'un était équipé de bottes et d'un pantalon k-way, il avait les deux pieds dans l'eau et plaçait les pierres. L'autre, en bottines, restait au bord, lançait les pierres, donnait des instructions.
Ils étaient totalement concentrés ; parlaient peu, et uniquement de ce qu'il fallait faire pour leur construction.
Une fillette (3 ans) s'est glissée sur mes genoux. Et les a observés, silencieusement, avec moi.
Deux autres filles (5 et 8 ans) se sont jointes aux travaux en cours. Elles allaient, en courant, chercher des pierres de toutes tailles dans les environs, les déposaient près du garçon au bord de l'eau. Qui à son tour les passait à celui les pieds dans l'eau.

Le fourmillement a duré tout un temps. Parfois soutenu ou interrogé par l'un ou l'autre autre enfant de passage.
Puis j'ai discuté avec d'autres parents ; puis les enfants ont quitté leur barrage et ont joué autrement.
Alors, dans le fond, qu'ai-je observé ce matin-là dans la forêt ?
Une organisation totalement spontanée et informelle... autant que rudement efficace autour d'une tâche, d'un travail commun. On retrouve de la conception, de l'organisation, de la planification, de la communication ; des concepteurs, des exécutants, des ouvriers, des architectes, des transporteurs... Sans aucune hiérarchie. On retrouve, surtout, un projet commun, né du désir des enfants, entièrement initié et géré par eux. On retrouve, avant tout, du plaisir... et du sérieux. On retrouve, de manière totalement spontanée et informelle (j'insiste!) une organisation rudement efficace, orientée résultat. Où chacun a trouvé sa place. Les pieds dans l'eau... ou non, des pierres en main... ou non, en réfléchissant tout haut ou en observant tout bas...
Cette fois-là, au bord de la rivière, ce à quoi j'ai assisté n'est rien d'autre finalement que l'organisation spontanée du vivant, qui met naturellement en place les solutions adéquates pour répondre au projet / au défi / au besoin du groupe.
Alors, oui, bien sûr, les enfants jouaient. Mais le jeu... c'est du sérieux ! Car c'est le plus bel outil, le plus merveilleux processus d'apprentissage. Et laisser les enfants libres de jouer le plus important, le plus fécond positionnement que nous puissions avoir en tant qu'adultes...
Caro-des-Bois
 

"ON DECOLLE !" - YOUPIE, LA COLLECTE EST REUSSIE !!!

Chers, très chers amis d' "On décolle !"


Nous célébrons déjà, depuis mi-aôut, d'avoir pu atteindre notre objectif de 2.650 € pour rénover la roulotte des enfants des bois... Et nous sommes hyper hyper heureux, ce soir, de clôturer les 40 jours de collecte avec 52 donateurs et 2.760 € atteints ! Sans compter plusieurs autres personnes qui ont directement verser sur notre compte...
C'est dire si ce projet a été soutenu de toutes parts : par nos familles, par nos amis, proches et plus éloignés, par des sympathisants, et par des inconnus... Nous sommes très touchés (et c'est peu dire) par cette générosité collective.
Parallèlement, nos travaux à la roulotte avancent bien (le bardage extérieur est fini, on s'attaque bientôt au toit et à l'isolation...). On pense qu'au plus tard pour l'hiver, la roulotte sera fin prête pour nous réchauffer après nos sorties dans les bois ! On attendra néanmoins le printemps pour vous inviter à notre inauguration... Ce sera plus sympa, non ?!
Enfin, on a reçu beaucoup de messages enthousiastes de personnes découvrant le projet, habitant la région ou non... Nous espérons ainsi, qui sait, qu' "On décolle!" inspirera d'autres parents, d'autres éducateurs à initier des projets similaires... Avec pour visée : une éducation réellement bienveillante, confiante dans les multiples talents et compétences de chaque enfant et... faisant large place à la connexion avec la nature!
On vous dit, redit : MERCI DE TOUT COEUR...Et à bientôt!
Les parents et les enfants des bois :o)
 

Histoire de roulotte...

Il était une fois, une roulotte en métal qui voulait devenir roulotte en bois.

Pour ce faire elle s'arrangea pour mettre sur sa route une bande d'enfants de la forêt.

Quand elle fût installée sur leur terrain elle supplia « vite, vite, rénovez-moi !! »

Sans plus attendre les papas et les mamans des lutins forestiers se mirent à l'ouvrage.

Un mur, deux murs, trois murs et une arcade plus tard la roulotte s'écria : « Aïe, aïe, aïe, je perds mon chapeau, vite refaites-moi une structure svp. »

Aussitôt demandé, aussitôt réalisé ! Les papas en un tour de main, deux tours de visseuse et trois doses d'huile de coude avaient refait à la Dame une ossature de bois qui était loin de lui déplaire.

« Nous pourrions faire une terrasse », dit l'un d'eux.

« Surtout pas, une fenêtre fera l'affaire ! A hauteur des lutins évidemment , précisa Dame Roulotte, il faut qu'il puisse regarder aux alentours si tout est calme et tranquille. »

Et pendant que les papas achevaient leur œuvre, dans un coin de la prairie, les lutins et leurs mamans créèrent un composte artisanal décoré de mille couleurs….

Sara

On a commencé les travaux!

C'est parti, nous avons commencé les travaux de rénovation de notre roulotte! Enthousiasmés et encouragés par les nombreuses contributions dans le cadre du financement participatif (crowd-funding sur KissKissBankBank) et grâce à une avance de matériel, plusieurs parents de l'initiative „On décolle!“ on mis la main à la pâte!

Pendant que les enfants jouaient, les parois en métal ont été arrachées et remplacées au fil des heures par du joli bardage en bois.

Voilà à quoi pourra ressembler notre roulotte avec votre soutien! Joli, non?

Il reste encore beaucoup à faire mais nous sommes super fiers d'avoir bien avancé aujourd'hui. Un grand merci à Gérard, Christophe et Bernd: ça a été un plaisir de travailler avec vous cet après-midi : passer la visseuse, chercher le crayon, mesurer les planches, forer des trous... et tout cela dans la bonne humeur ! Et merci beaucoup aussi à Isabelle, Sarah et Caroline d'avoir été là, d'avoir accompagné des enfants curieux mais fatigués en fin de chantier.

Merci de continuer à nous soutenir, ça nous donne une belle énergie pour nos travaux!

"On décolle!" présente... "Une roulotte pour les enfants des bois"

Notre première collecte de financement participatif (crowd-funding) est lancée! Nous voulons récolter la somme de 2.650 euros, destinée à rénover notre roulotte. En effet, cette ancienne roulotte était depuis une dizaine d'années paisiblement abandonnée dans une prairie, au milieu de moutons... Si sa structure portante est tout à fait saine et stable, le reste nécessite une bonne rénovation, pour en faire un lieu d'accueil idéal pour notre groupe d'enfants !

Voici le lien vers le projet :


Si vous aussi, vous êtes convaincu(e) de la nécessité d'offrir aux enfants des lieux et des moments de vie heureux, empreints de bienveillance, de proximité avec la nature et d'apprentissages libres... et/ou si vous trouvez tout simplement notre projet sympa... Soutenez la rénovation de notre roulotte ! Toute contribution est la bienvenue.

Merci à vous toutes et tous qui nous aiderez financièrement!


L'été à "On décolle"

Les apprentissages c'est partout et à tout moment, vacances ou pas. "On décolle", c'est du plaisir, des découvertes par toutes les saisons. L'été est arrivé et quel plaisir de se retrouver au bord de la rivière, de tremper les pieds dans l'eau, patauger dans la boue et cueillir de la mousse bien verte!

Pour juillet et août,  nous avons fixé quatre nouvelles dates pour nos sorties en forêt:

mardi 14/07 ; mercredi 22/07 ; mardi 4/08 ; mercredi 12/08

Peut-être l'occasion pour l'un(e) ou l'autre "grand(e)" de venir se joindre à nous? 

On se retrouve à Royompré à 9h15 pour un départ en forêt à 9h30.

Bienvenue aux curieuses et curieux!

NB : pour celles et ceux qui nous rejoindraient pour la première fois, merci de signaler votre venue à Caroline (caroleterme@yahoo.fr ou 0479/48.84.39) !

« Pour que les enfants comprennent le monde et développent leur intelligence, faites-les grimper aux arbres et courir dans les bois. »

Nous, on est super d’accord avec Louis Espinassous !!

Dans une récente interview*, ce grand monsieur qui « enseigne l’environnement par la liberté » dit aussi :

« La responsabilité de sauver la planète est un problème d’adulte. Et la solution réside d’abord dans le fait de commencer à faire de ces futurs adultes des enfants heureux et épanouis, et de leur faire confiance". Son principe : « Sans bonheur on ne construit pas une vie responsable de l’humanité et de la planète ».

« On a découvert que les mécanismes physiques et neurologiques de l’apprentissage, que ce soit par la vue, l’ouïe, avant même de rentrer dans une démarche de compréhension mentale, étaient directement reliés au système moteur. Et des recherches tendent à effectivement donner de biens meilleurs résultats dans des classes qui ont appris tout en étant en mouvement, le corps en action, que dans des classes traditionnelles d’enfants assis sans contact avec l’extérieur. »

* Toute l’interview à lire sur : http://www.reporterre.net/Louis-Espinassous-l-homme-qui

Le printemps s'est installé dans la forêt !

Et aujourd'hui, à Royompré, j'ai vu les enfants...
s'élancer en courant vers le petit pont de bois,
lancer des petits bateaux fleuris flotter sur l'eau,
construire un barrage dans la rivière,
apprendre à sauter à la corde (improvisée),
lancer des cailloux dans l'eau,
s'exclamer devant les vaches au galop dans le pré,
construire un feu en haut d'une colline,
jouer aux indiens, au lion, au castor,
faire joyeusement pipi contre un arbre ou dans l'eau,
marcher pieds nus sur la terre et les cailloux,
crier, sauter, rire, parler, demander, sourire, tomber, pleurer, se relever, s'enthousiasmer, 
jouer, jouer et jouer...

Aujourd'hui, à Royompré, j'ai vu des enfants... heureux.

Caro des Bois :o)

Notre roulotte est arrivée

Le grand jour est arrivé! Samedi 14 février, pile pour la St Valentin, nous sommes partis à Stolberg Vennwegen (en Allemagne) pour aller chercher notre roulotte. Elle nous  attendait depuis quelques mois dans une prairie et il a fallut attendre que le sol soit moins boueux pour que le tracteur puisse la sortir de là. Caroline, David et les enfants sont arrivés outillés pour démonter la structure qui portait la roulotte depuis plusieurs années. Les roues sont en mauvais état. Après avoir démonté une partie, le voisin vient nous aider avec son énorme tracteur. Les enfants jouent dans la praire, un arc-en-ciel vient illuminer cette après-midi un peu grisâtre. Et voilà Michael avec sa remorque. La roulotte est tirée hors de la prairie par le tracteur. On n'ose à peine regarder les roues, la roulotte se dandine un peu, elle roule sur jantes. Le suspense est à son comble quand le tracteur pousse la roulotte sur la remorque sans vraiment plus pouvoir la manœuvrer. Après de nombreux ajustements, voila la roulotte perchée en haut de la remorque. Il ne nous reste qu'à transporter les 20 blocs de pierre pour pouvoir reconstruire sa structure. Ouf! La fatigue commence à se faire sentir, les enfants ont faim. Michael attache la roulotte avec des tringles et les voilà parti direction Jalhay par les petites routes.

Pour nous, dernier petit coup de rangement sur le terrain, bières, chocolats et un grand merci aux voisins et en voiture tout le monde! On se retrouvent à Royompré sous la pluie et dans l'obscurité du soir. On espère que le fermier sera là pour nous aider à descendre la roulotte de la remorque. Il est en pleine traite mais est prêt à nous dépanner avec son tracteur. Les enfants sont enchanté de voir le chien Pizza et d'observer comment se passe la traite.

Quelques instants plus tard, voilà notre petite roulotte (7 mètres quand-même!) à destination. On attendra le jour pour la mettre à son emplacement définitif sur le terrain. Déjà on imagine les enfants qui jouent dedans, autour et tout ce qu'on pourra y faire et comment l'aménager. Le temps de lui refaire une petite beauté, elle sera magnifique!

Une belle étape de franchie pour le projet et même si ce n'est pas une fusée, on décolle avec très bientôt!

 

Une journée à "On décolle"

Hier matin, mercredi 12 novembre, rendez-vous à l'heure habituelle à Royompré. Le temps est gris, mais sec. Un peu froid, mais pas trop. Jérômine, Lykka et moi sommes les premières - d'ailleurs, on l'avait bien parié, dans la voiture... On décide d'aller voir Violette, le veau né sous nos yeux il y a quelques semaines.  C'est alors que débarquent Flavia et Aïdan dans leur voiture fleurie, qui amènent aussi Isabelle et Adam, des nouveaux venus. Ils nous accompagnent donc saluer les petits veaux : les plus âgés, le nouveau-né du matin sous la lampe rouge, et notre Violette. Puis arrive l'Astra grenat de Caro-Theux, qui déballe et monte le chariot tandis que les enfants se réjouissent de voir Gabette et Pizza, les chiens mascottes du groupe.
On se regroupe alors pour démarrer la matinée - quatre mamans ; trois grandes filles de 4 ans ; trois plus jeunes gamins entre un an et demi et huit mois. J'annonce le programme : on va aller jusqu'à "la rivière avec le petit pont de bois". Et on s'y installera pour la matinée, avec jeux libres, pic-nic et histoires. Lykka est impatiente de (re)faire une canne à pêche. Elle en veut une sur le champ. Je reformule : on va jusqu'à la rivière au petit pont de bois ; elle peut chercher en chemin une branche pour sa canne à pêche, si elle veut... Alors c'est parti.

Caro-Theux-sans-peur traverse la Hoëgne avec le chariot et pas moins de quatre enfants dedans ou dessus. Lykka lui emboîte le pas. Les autres vont par le pont des vaches, pas trop trop boueux cette fois. Traversée réussie, certains ont les pieds trempés, d'autres les pantalons bien mouillés. Les renifleuses de piste s'élancent alors vers les bois. A l'entrée, Lykka remarque un panneau rouge de chasseurs. Petite angoisse dans les yeux des filles. On rassure : les chasseurs, c'était hier, c'est noté sur le panneau. Alors on continue.
Jérô, Lykka, Sacha s'élancent pour la désormais habituelle grimpette sur la butte à l'entrée du bois. En redescendent en toboggan, glissant fesses par terre sur les feuilles mortes. Eclats de rire. La promenade continue. Sacha a envie de grimper dans la sapinière, comme la dernière fois (pfff, quelle grimpée d'ailleurs !). On lui suggère de grimper en bordure, et de poursuivre parallèlement à nous, vers le point de ralliement du jour. Les trois grandes bondissent, courent, marchent... et arrivent les premières au petit pont de bois. Impatientes de fabriquer leurs cannes à pêche. Caro-Theux-la-magicienne sort sa ficelle, jaune cette fois. On va chercher des branches, on attache ficelles et cailloux ; une jolie partie de pêche s'en suit, les trois filles perchées sur le pont. Les prises sont énormes : poissons, baleines et requins se succèdent à un rythme effréné. Tiens ! Elles en ont même oublié le pic-nic !! Aïdan et Zach profitent du moment pour tremper (plus ou moins volontairement) jambes et fesses dans la rivière. Tout le monde est affairé. Notre benjamin du jour, Adam, porté en sac par sa maman, respire la sérénité dans la forêt. Le temps passe à rien d'autre que ce moment heureux.
Puis, l'une des filles se souvient du pic-nic. Alors on choisit un endroit pour installer le plastique. A quelques mètres, on fait griller les baleines qu'elles ont pêchées, ce sera notre dessert. On les pense impatientes de manger mais que nenni, c'est une histoire qu'elles veulent. Alors z'y va pour l'histoire. Et tant pis pour la pluie qui commence à tomber. On entame un second livre, mais quand même, les estomacs grognent. Alors on déballe le pic-nic, co-préparation de Flavia et Isabelle, et oh surprise et ravissement : un gâteau au chocolat ! On se régale. On grignote aussi pommes et noix. Les mamans papotent...
Et puis c'est reparti pour les jeux. Lykka est décidément branchée sur la pêche, elle continue. Sacha et Jérô se lancent dans d'autres jeux, je les vois notamment perchées sur une souche d'arbre, en train de piloter un bolide. Sourires, rires, complicité. Caro-Theux commence du Forest Art entre deux arbres avec sa ficelle... Pour des raisons de timing, ce mercredi je dois repartir vers 11h30. Isabelle, Adam, Flavia et Aïdan m'emboîtent le pas. Caro-Theux, seule adulte à bord, consulte les trois filles : vous voulez rester ou retourner ? Peuh, c'est évident et unanime. On part sans elles, elles sont vraiment trop occupées à s'amuser.
Sur le court trajet retour, Adam et Aïdan, tous deux portés en sac, s'endormiront. Flavia, Isabelle et moi nous quittons, ravies. On a encore plein de trucs à échanger, mais on se revoit bientôt... La semaine prochaine, nous serons à nouveau plusieurs, et sans doute un peu plus encore, à décoller à Royompré. On se réjouit ; je crois que les enfants aussi.
Le projet On décolle !, au-delà de son indispensable base « philosophico-pédagogique », n'a d'autre réelle ambition que celle-ci : offrir des moments libres et heureux aux enfants, en forêt. Ce mercredi, c'était totale réussite. Les enfants sont désormais en confiance, entre eux, avec nous adultes du groupe, vis-à-vis des lieux et de la forêt. Et vous imaginez, quand nous aurons la roulotte, la magie de ces journées, avec des après-midi de repas, siestes, jeux, jardinage et autres plaisirs partagés sur notre terrain... ?
Pour moi, des moments pareils, c'est du pur bonheur...
Ca me nourrit pour le reste de la journée et de la semaine. Jusqu'à notre prochaine sortie !
Caro-Spa