Un furieux goût de bonheur

Et soudain... Tout était là, sous mes yeux. Tout se déroulait à quelques mètres de moi, dans une grande fluidité, dans une parfaite harmonie, dans un mélange de sérieux et de gaieté.
Tout ce que j'avais osé rêver, il y a quelques années... tout ce que j'avais imaginé, dans l'absolu, offrir aux enfants... Tout ce que j'avais espéré pouvoir un jour contempler.


Alors, j'ai dit à Isa, qui était allongée près de moi sur la bâche noire sur notre lopin de terre à Royompré : « Regarde... regarde Isa ! Comme tout est en place... Comme c'est merveilleux ! »
Alors elle de me répondre : « Ben... Oui... Evidemment ! Oui, c'est tout à fait ça ! »


Et nous avons continué à contempler le spectacle qui s'offrait à voir sous nos yeux émerveillés.
Sur la droite, quelques enfants semaient des graines dans des petits pots, écrivaient leur prénom sur des petits cartons et les plantaient fièrement dans leur petit pot. Ou alors ils n'écrivaient pas leur prénom, ils faisaient un dessin de fleur sur le petit bout de carton. Ou alors ils demandaient à Caro d'écrire « courgette » ou « tournesol » sur leur panneau.
Sur la gauche, deux enfants dessinaient à la craie sur un petit chevalet ; tandis que d'autres tout proches trempaient leurs mains dans de l'eau savonneuse, et frottaient assidûment la caravane (elle brille vraiment, vraiment, maintenant, je vous le garantis...)
Un peu derrière eux, pas loin de la rivière, d'autres encore jouaient au « po-te-pot' ». On y a tous joué, gamins (même si on ne devait pas y donner le même nom), vous vous souvenez ? De la terre + de l'eau + des récipients = de merveilleux gâteaux dégoulinants et tellement alléchants !
Puis, il y en avait encore un au bord de la rivière qui lançait des cailloux dans l'eau... Et je n'ai pas pu voir si un enfant était en train de faire pipi sur la nouvelle toilette, vu que maintenant elle est à l'abri des regards.
Ah oui, dans mon dos, deux gamins étaient juchés sur le tas de terre (les quatre mètres cubes qui attendent d'être étalés sur le terrain) et y jouaient à je ne sais pas quoi, mais ça avait l'air chouette.
Et pour finir, une des plus jeunes faisait la sieste dans sa poussette près de la roulotte.


Puis, évidemment, tout cela était en perpétuel mouvement : un des gamins occupés à dessiner sur le tableau est venu chercher à boire près de nous, en passant pieds nus dans les orties en disant « aïe ! » puis en continuant son chemin... D'autres qui ayant fini la cuisson de leurs gâteaux se sont dits que finalement, eux aussi ils iraient bien planter quelques graines... Celui du bord de l'eau est peut-être venu apporter des cailloux à ceux qui cuisinaient... Et ceux de la colline de terre sont partis à l'aventure plus loin le long du ruisseau, même qu'à un moment un pied a glissé et s'est retrouvé dans l'eau. Pas grave vu qu'il avait des bottes, et même pas grave s'il était mouillé vu qu'on s'amusait.


Quant à la siesteuse, une fois éveillée, elle a voulu aller voir les vaches à la ferme d'en face. Sa maman et quelques autres lui ont emboîté le pas.
Et puis soudain Roger est revenu avec... du café et du chocolat ! Ca aussi, on a adoré:o)
Au milieu de l'après-midi, certains copains sont repartis chez eux, et d'autres nouveaux sont arrivés. Bon, c'était juste un peu perturbant car la maman s'appelait encore une fois... Caroline. Ben, ça nous a bien fait rigoler (quelle épidémie, quand même...) ; de nouvelles amitiés se sont nouées chez les enfants et de nouvelles conversations sont nées chez les adultes. On a fait le plein de soleil, de jeux, de sensations, de pique nique, de papotes, d'expérimentations, d'éclats de rire et de partage de tout ça. Et tout le monde, je pense, a simplement pu se ressourcer en cette après-midi tranquille, naturelle, libre sur un coin de terre, près de notre roulotte, des arbres et de la Hoëgne.

Et pour ceux qui lisent parfois mes petits billets... Vous ne serez pas surpris de lire qu'une nouvelle fois, non seulement j'avais oublié de prendre un appareil photo... mais aussi, surtout, que toute cette après-midi avait un furieux goût de bonheur !


Caro-des-bois-tralala-le-printemps-est-enfin-là !!!
A propos de ce mercredi 4 mai 2016 à Royompré